Le spectacle

C’était le responsable de la communauté du temple qui invitait la troupe et décidait du spectacle à l’occasion de l’anniversaire de la divinité. Il y avait un réseau complexe de relations personnelles et de territoire géographique qui présidait à la venue de telle ou telle troupe.

Les spectacles étaient présentés devant les temples sur une scène dressée pour l’occasion, dans des castelets en bois de camphrier richement sculptés et couverts de feuilles d’or.

Reflet éclatant de l’architecture des temples, le castelet fait la part belle aux colonnades de dragons, aux cartouches surchargés de personnages ou d’animaux, symboles de fastes et de bons augures.

Le spectacle durait quatre heures en deux parties : de 15 heures à 17 heures et de 19 heures à 21 heures. Il commençait toujours par une petite pièce propitiatoire, La Réunion des trois Immortels. (San Xian Hui).

Le spectacle étant destiné aux divinités, le public, si public il y avait, ne payait pas pour le voir.

Par contre on pouvait afficher le montant des donations de la communauté sur un panneau ou coller les billets bien en vue sur les côtés du décor.

Souvent, sous la scène, des marchands de soupes ou d’autres petits marchands ambulants s’installaient pour profiter de l’affluence. Aucun espace symbolique ne délimitait l’espace théâtral, et la vie continuait autour du temple pendant la représentation.

Il était à certains moments difficile d’entendre le spectacle au milieu des pétards jetés par les dévots, des cris lancés par les marchands ambulants, ou du bruit de la circulation.

Parfois, à la campagne, la représentation n’avait pour spectateur que le dieu du sol dont l’autel était construit au milieu d’une rizière, et aucun spectateur humain ne venait assister à la représentation.